C’est un peu nostalgique que je me suis rendu à Saint-Louis au Sénégal en février dernier. Je m’y rendais pour préparer la fermeture du projet Bey Dunde. Démarré en 2010, le projet s’est échelonné sur une période de 7 ans et l’heure était donc au bilan. C’est pourquoi nous avions convié l’ensemble des partenaires qui avaient eu à collaborer au projet durant toutes ces années.
Il faut rappeler qu’à l’époque de l’élaboration du projet, le Sénégal passait à travers une grave crise alimentaire. Le prix du riz, principale denrée consommée au Sénégal, avait atteint près de 4 fois sa valeur habituelle. Le gouvernement venait de mettre en place un programme qui avait comme objectif de stimuler la production pour combler la demande nationale par la production des riziculteurs sénégalais. Le projet Bey Dunde, qui veut dire « cultiver pour se nourrir » en Wolof, se voulait un outil contribuant à l’atteinte de cet objectif. Concrètement, le projet visait deux grands résultats : accroître la production de riz et améliorer l’offre de service aux membres de la Fédération des périmètres autogérés (FPA).
Les délégués des organisations présentes à l’atelier étaient unanimes quant aux retombées du projet dans la zone. Plusieurs proposent d’ailleurs de s’en inspirer pour développer des initiatives similaires dans d’autres régions productrices de riz. Notons que la production dans la zone est passée de 32 000 à 75 000 tonnes/an. Autre élément soulevé par les participants : la manière dont le projet a impliqué les acteurs déjà présents dans la zone. Cela a permis de les renforcer, et de créer une synergie dans les efforts de développement de la filière. La mise en place d’un fonds a permis des investissements notables pour le stockage et la transformation du riz. Les entrepôts construits serviront à sécuriser la production de 8 542 productrices et producteurs alors que les équipements de transformation permettront à 3 275 femmes de décortiquer et mettre en marché plus facilement leur riz.
Cela a amené le président de la FPA à affirmer, en conclusion de l’atelier, que si les premiers contacts avec UPA DI, initiés en 2004, leur avaient permis de prendre conscience de la valeur qu’ils avaient comme producteurs, le projet Bey Dunde lui, leur a permis d’exprimer leur potentiel.
Riz produit et entreposé avec l'appui du projet Bey Dunde / Crédit photo : Jacob Hamel-Jolette