Le 13 mai 2025, les représentantes et représentants des agri-agences et associations agricoles régionales membres d’AgriCord se sont mobilisés en marge de leur assemblée générale pour amorcer un dialogue stratégique sur l’avenir de la coopération entre les agricultures du monde et les enjeux mondiaux de protection de la biodiversité.
Ces questions pressantes sont en lien direct avec les bouleversements géopolitiques et économiques des derniers mois qui nous poussent à anticiper une réduction de l’aide publique au développement et un ralentissement des actions de lutte aux changements climatiques.
L’avenir de la coopération
« Comment allons-nous contrer la tendance du chacun pour soi? ». Cette question posée par Pieter Verhelst, président d’AgriCord, a donné le ton à une importante réflexion sur la manière dont les organisations de coopération internationale peuvent rester pertinentes et continuer de supporter le secteur agricole à l’aube d’un nouvel ordre mondial.
La réflexion était nourrie par un panel issu du milieu agricole, académique et de la solidarité internationale, notamment :
- Ibrahima Coulibaly, président de la PanAfrican Farmers’ Organization;
- Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada;
- Magali Delomier, directrice générale adjointe de l’Union des producteurs agricoles;
- Dominique Caouette, professeur titulaire de la Chaire d’études asiatiques et indo-pacifiques de l’Université de Montréal.
De nombreuses pistes de solutions ont été soulevées et l’ensemble des organisations membres ont souligné l’importance de travailler ensemble pour poursuivre les efforts de coopération.
La protection de la biodiversité
Même si elle ne semble plus faire partie des priorités des états, la crise climatique est toujours présente. Les événements climatiques catastrophiques sont de plus en plus fréquents et affectent de manière disproportionnée les agricultrices et les agriculteurs du Sud.
« Nous, les agriculteurs d’Afrique, nous sommes dans des situations qui sont souvent inimaginables pour les agriculteurs du Nord. L’environnement en Afrique se dégrade de manière exponentielle. Nous n’avons pas d’accès à l’énergie et peu d’innovation… Malgré tout, nous nourrissons le pays! », souligne Ibrahima Coulibaly, président de la PanAfrican Farmers’ Organization.
La complexité qui englobe ces asymétries et inégalités est importante, et il n’existe pas de solution miracle qui convient au monde entier, tel qu’en ont témoigné les panélistes :
- Chloé L’Écuyer-Sauvageau, coordonnatrice scientifique à la Chaire de recherche du Canada en économie écologique (CRCEE);
- Stephens Muchiri, Directeur général de la Eastern Africa Farmer Federation;
- Ghalia Chahine, Coordonnatrice - Environnement, aménagement et services conseils à l’Union des producteurs agricoles;
- Monica Kobayashi, Responsable des programmes pour le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique.
À la suite des discussions, il était évident que le milieu agricole et le milieu scientifique doivent travailler ensemble pour trouver des solutions pratiques alliant protection de la biodiversité et prospérité de l’agriculture.
Ce n’est que le début
Malgré les enjeux soulevés au courant de la journée, AgriCord réaffirme son engagement envers une gouvernance participative et une prise de décision collaborative. « Il est important de garder l’esprit ouvert et d’entendre différentes perspectives » rappelait Katja Vuori, directrice générale d’AgriCord. Cette journée de dialogue n’était que le début de la réflexion stratégique que l’organisation mènera au cours des prochains mois, et même des prochaines années.
UPA Développement international était heureuse d’accueillir la délégation d’AgriCord au Canada pour prendre part à cette journée de réflexion.